IMO et EMDR : des points communs pour traiter les traumas

TRAUMATISMES : Après avoir vécu une expérience traumatisante, une personne peut développer un trouble anxieux sévère. Cette personne est alors marquée par la peur, l'impuissance d'agir. Il est possible de désensibiliser un évènement, en diminuant les émotions qui s'y attachent.

On peut voir le SYNDROME POST TRAUMATIQUE comme une phobie basée sur un évènement réel, non imaginé. On retrouve alors l'hyper vigilance, les peurs, les techniques d'évitement et autres réactions mises en place par la personne pour faire face à la crainte de revivre la situation.

Grâce à l'Hypnose-PNL & l'IMO-EMDR il devient plus aisé d'y faire face. Une désensibilisation progressive permet d'accepter ses réactions lors de l'évènement. La confiance en soi, l'image de soi, chaque sentiment, chaque comportement sont travaillés jusqu'à restaurer la sensation complète de la maîtrise de sa vie.

Dans un premier temps, mentionnons que l’IMO* et l’EMDR ont des points communs importants. En effet, en plus de faire appel à des mouvements oculaires, ces deux techniques s’appliquent pour traiter le même genre de problème. De plus, autant en IMO qu’en EMDR, on s’intéresse aux traces neurologiques laissées par les événements traumatiques.

Sur quoi repose l’IMO ? Ce traitement se fonde sur les principes de la programmation neurolinguistique (PNL), utilisé pour traiter les états de stress post-traumatiques et les souvenirs récurrents et négatifs. Cette pratique s’appuie sur un protocole précis et rigoureux, dans un cadre bien défini et permet d’activer les réseaux neurologiques inconscients, activant le processus de libération.

L'IMO* : crée par Danie Beaulieu, Docteur en psychologie, très reconnue au Canada est la seule habilitée à enseigner la technique d’Intégration par le Mouvement Oculaire (IMO). Conférencière réputée au Québec, elle multiplie ses représentations à l’étranger et intervient régulièrement comme expert et Hypnothérapeute invitée d’honneur à la Fondation hypnose d’ H. Milton Erickson.

IMMO et EMDR

Pour se remettre d'un choc emotionnel

C’est particulièrement efficace, dans tous les cas de stress post traumatiques, c’est-à-dire lorsque différents symptômes (insomnies, palpitation, ruminations…) se sont installées après un évènement particulièrement choquant.

Comment ça marche ?

Revivre l’évènement pour mieux s’en dégager : telle est l’option travaillée dans une séance. Cet objectif repose toutefois sur un protocole très précis.

Dans un premier temps, le praticien cherche avec le patient l’origine des troubles et l’évènement autour duquel ils vont engager le processus.  Parfois, le patient l’ignore.

On peut donc commencer par dresser une liste de ses souvenirs les plus négatifs et décider lequel investiguer.

 Il arrive aussi qu’un traumatisme puisse en cacher un autre, c’est-à-dire qu’un choc récent soit venu faire « caisse de résonance » sur un traumatisme plus ancien.

Une fois les épisodes choisis (appelés cibles), le patient et le thérapeute font alliance dans un parcours d’allers-retours entre passé et présent.

À l’heure actuelle, deux d’entre elles se démarquent plus particulièrement : l’IMO/EMI (Intégration par les mouvements oculaires, en anglais, Eye MovementIntegration) et l’EMDR (Eye MovementDesensitization and Reprocessing). Comme chacun sait, ces techniques sont utilisées pour traiter les états de stress post-traumatiques et les souvenirs récurrents et négatifs.

Les ressemblances

Dans un premier temps, mentionnons que l’IMO/EMI et l’EMDR ont des points communs importants. En effet, en plus de faire appel à des mouvements oculaires, ces deux techniques s’appliquent pour traiter le même genre de problème. De plus, autant en IMO/EMI qu’en EMDR, on s’intéresse aux traces neurologiques laissées par les événements traumatiques. Par ailleurs, on observe des effets similaires lors d’un traitement en matière de réactions physiques, émotionnelles, cognitives, visuelles, auditives, etc. L’efficacité des deux techniques, quant à elle, apparaît semblable dans la pratique (quelques séances seulement sont nécessaires). Pour ce qui est de la durée de formation des thérapeutes, elle s’avère comparable : 16 heures pour le niveau 1 et 16 heures pour le niveau 2.

L’origine de l’IMO/EMI et de l’EMDR

L’IMO/EMI a été créée en 1989 par Connirae et Steve Andreas, de Boulder, au Colorado. La psychologue québécoise Danie Beaulieu a par la suite développé et raffiné la technique, notamment en y ajoutant des éléments de la thérapie d’Impact. De plus, c’est cette psychologue qui a publié le premier ouvrage sur le sujet (Beaulieu, 2003), lequel ouvrage a reçu l’aval des fondateurs. 

Sur quoi repose l’IMO/EMI ?

Ce traitement se fonde sur les principes de la programmation neurolinguistique (PNL). Selon cette approche, la direction du regard indique le type d’information auquel le cerveau est en train d’accéder. Par exemple, une personne qui regarde en haut a souvent accès à un souvenir visuel ; celle qui regarde à droite ou à gauche, à un contenu auditif ; celle qui regarde en bas, à des ressentis.

À partir de ce principe, Connirae et Steve Andreas ont posé la question suivante : si on oblige un client, lorsqu’il est en contact avec un souvenir traumatique, à regarder dans différentes directions, pourra-t-on forcer le cerveau à accéder à de nouvelles informations sensorielles auxquelles le client ne peut accéder consciemment ? La réponse est oui, assurément. 
L’origine de l’EMDR s’avère, quant à elle, tout à fait différente. Cette technique a été créée en 1987 par la psychologue californienne Francine Shapiro. Celle-ci a découvert l’EMDR alors qu’elle se promenait dans un parc en ruminant des idées noires.

Elle s’est rendu compte que lorsque ses yeux se déplaçaient rapidement de gauche à droite, la charge émotive de ses pensées diminuait. Elle a par la suite appliqué sa découverte dans ses interventions psychothérapeutiques. Vous connaissez la suite des événements.

Type de segments utilisés

Les segments – c’est-à-dire la direction des mouvements oculaires que le client est amené à suivre – diffèrent dans les deux techniques. En IMO/EMI, les segments se font dans différentes directions, à la vitesse demandée par le client. Le thérapeute doit en fait exécuter une vingtaine de segments différents, qui lui permettent de couvrir l’ensemble du champ visuel du client. En EMDR, les segments se font dans une seule direction, le plus rapidement possible, et ce, jusqu’à ce que le client n’ait plus de réaction spécifique. Ce n’est qu’à cette condition que le thérapeute peut faire un segment dans une autre direction. 

Ainsi que nous l’avons mentionné, le fait que les segments utilisés en IMO/EMI soient effectués dans toutes les directions permet à l’intervenant de travailler dans tout le champ visuel du client. Ce faisant, le client peut aisément déterminer quelles sont, dans son champ visuel, les zones les plus " chargées " et les zones plus légères. Par exemple, si le client consulte suite à un accident d’automobile dont l’impact serait survenu du côté gauche, il est fréquent que les mouvements oculaires réalisés dans cette direction soulèvent de fortes réactions, alors que du côté droit, la réponse sera typiquement moins chargée émotivement. Ainsi, le traitement peut être dosé de manière à intégrer l’ensemble des informations, mais à un rythme qui sera plus facile à tolérer pour le client. Celui-ci aura par ailleurs un plus grand sentiment de contrôle sur le traitement. Cela facilitera d’autant sa collaboration, puisqu’il pourra choisir le prochain segment à effectuer. Avec l’EMDR, le client se trouve souvent pris par surprise par l’information soulevée par le mouvement effectué et il n’a pas l’option de choisir la direction du prochain segment.

La nature des mouvements oculaires

De manière générale, la perception des stimuli visuels peut se faire à partir de trois types de mouvements oculaires. En anglais, ces mouvements se nomment fixation (la fixation), saccadiceyemovement (les mouvements par saccades) et SPEM, c’est-à-dire smoothpursuiteyemovement (la poursuite visuelle continue). La fixation correspond à l’action de centrer son attention sur un point immobile. Les saccadiceyemovements, quant à eux, correspondent aux mouvements oculaires rapides, par saccades. Pour ce qui est du SPEM, il consiste à suivre lentement et sans à-coups une cible en mouvement. 

Lors des traitements, l’IMO/EMI et l’EMDR font appel à des types de mouvements oculaires différents. Alors que c’est le SPEM qui est sollicité en IMO/EMI, l’EMDR utilise plutôt les saccadiceyemovements. Il est à noter que ces deux types de mouvements se produisent pendant le sommeil. Dans la phase du sommeil paradoxal, les yeux bougent en saccades. Dans d’autres phases, ils bougent de manière beaucoup plus lente. Sans qu’on puisse confirmer qu’il s’agisse du SPEM, on remarque quand même un rythme qui lui est similaire. Ainsi, contrairement à ce que certains pensent, des mouvements oculaires se produisent dans toutes les phases du sommeil. Par ailleurs, ces mouvements se font dans différentes directions, ce qui correspond à ce qui se passe pendant un traitement avec l’IMO/EMI, et non pas dans une seule. Bref, en IMO/EMI tout comme en EMDR, les mouvements oculaires sollicités ressemblent à ceux qui se produisent naturellement pendant le sommeil.

L’application des techniques

Tous ces éléments étant établis, il est clair que certaines différences se dégagent quant à l’application concrète des deux techniques. D’abord, mentionnons une différence notable quant à leur facilité d’application. En fait, du point de vue du thérapeute, l’EMDR se révèle plus facile à appliquer que l’IMO/EMI, ne serait-ce qu’à cause du nombre de segments utilisés dans chacune de ces techniques. Si le thérapeute en EMDR doit effectuer un seul type de segment, le praticien de l’IMO/EMI, pour sa part, en exécute une vingtaine. De plus, il doit constamment veiller à effectuer les segments à la vitesse demandée par le client, afin de lui éviter de ressentir un inconfort. Pendant les segments, le thérapeute doit également répéter certains mots ou offrir une mise en scène – en ayant recours à des éléments de la thérapie d’Impact ou de la gestalt, par exemple – afin de maintenir le client en contact avec son circuit psychogène. 

Une autre différence entre les deux techniques réside dans le fait que le client a davantage de contrôle en IMO/EMI. Il peut en effet choisir la direction du prochain segment, de même que son amplitude et sa vitesse d’exécution. Si une zone s’avère particulièrement chargée et douloureuse, il peut décider de ne pas trop la " fréquenter ". Afin de doser l’intensité du traitement et de rendre l’expérience plus facile, le thérapeute propose alors un segment dans une zone moins chargée, ou alors un segment reliant la zone difficile avec une zone plus légère. Le client est toujours libre d’accepter ou de refuser, selon son état émotif, ce qui est proposé. À la fin du traitement, le client est invité à créer son propre segment pour clore le traitement et surtout pour intégrer l’ensemble de son expérience de façon écologique. Enfin, le fait que le client ait plus de contrôle en cours de traitement favorise la création d’une " transe " bénéfique entre le client et le thérapeute, de même que l’établissement d’une solide relation de complicité et de confiance.

L’IMO/EMI: une approche prometteuse

Le livre de Francine Shapiro sur l’EMDR étant paru en 1989 et celui de Danie Beaulieu sur l’IMO/EMI étant tout récent (2003), cette dernière approche n’est pas encore au sommet de son rayonnement et de sa popularité. 
Comme Connirae et Steve Andreas se définissent non pas comme des " researchers ", mais comme des " searchers ", la seule étude empirique qui a été menée sur la technique l’a été par Danie Beaulieu (2003). Néanmoins, le traitement IMO/EMI se fait de plus en plus connaître, et ce, principalement par le biais de formations spécialisées. À ce jour, plus de 2000 thérapeutes enthousiastes ont été formés, et ce, tant en Amérique du Nord (Canada, États-Unis) qu’en Europe (France, Allemagne, Angleterre, Italie).

En conclusion

En terminant, bien que l’IMO/EMI et l’EMDR se ressemblent, ces deux techniques neurothérapeutiques présentent néanmoins des différences importantes. Comme il a été mentionné, les deux techniques diffèrent sur le plan des segments effectués, de la nature des mouvements oculaires sollicités et de l’application : la technique IMO/EMI est beaucoup plus souple et elle offre une plus grande latitude aux clients et aux thérapeutes. Quoi qu’il en soit, un fait demeure. Au-delà des différences, le domaine de la psychothérapie a fait un pas de géant depuis la venue de ces deux techniques. Et ceux qui souffrent peuvent désormais espérer une véritable guérison. 

Références : 
BEAULIEU, D. (2003). Eye MovementIntegrationTherapy : The ComprehensiveClinical Guide. Wales : Crown House Publishing Ltd. SHAPIRO, F. (1989a). " Efficacy of the eyemovement !

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